We begin to suspect that the Precariousness is not the product of an economic inevitability, identified with the famous "globalization", but of a political will.
Ainsi, la précarité agit directement sur ceux qu'elle touche (et qu'elle met en fait hors d'état de se mobiliser) et indirectement sur tous les autres, par la crainte qu'elle suscite et qu'exploitent méthodiquement les stratégies de précarisation, comme l'introduction de la fameuse « flexibilité », - dont on aura compris qu'elle s'inspire de raisons politiques autant qu'économiques. On commence ainsi à soupçonner que la précarité est le produit non d'une fatalité économique, identifiée à la fameuse « mondialisation », mais d'une volonté politique. L'entreprise « flexible » exploite en quelque sorte délibérément une situation d'insécurité qu'elle contribue à renforcer: elle cherche à abaisser ses coûts, mais aussi à rendre possible cet abaissement en mettant le travailleur en danger permanent de perdre son travail. Tout l'univers de la production, matérielle et culturelle, publique et privée, est ainsi emporté dans un vaste processus de précarisation, avec par exemple la déterritorialisation de l’entreprise : liée jusque là à un État-nation ou à un lieu (Détroit ou Turin pour l'automobile), celle-ci tend de plus en plus à s'en dissocier, avec ce que l'on appelle l'«entreprise réseau» qui s'articule à l'échelle d'un continent ou de la planète entière en connectant des segments de production, des savoirs technologiques, des réseaux de communication, des parcours de formation dispersés entre des lieux très éloignés.
Thus, precariousness acts directly on those it touches (and which in fact makes it impossible to mobilize) and indirectly on all other, by the fear it arouses and methodically exploits casualization strategies , such as the introduction of the famous " flexibility ', - which will have been understood to be inspired by political as well as economic reasons. We begin to suspect that the Precariousness is not the product of an economic inevitability, identified with the famous "globalization", but of a political will. The company flexible "deliberately exploits a situation of insecurity that it helps to strengthen: it seeks to lower its costs, but also to make this lowering possible by putting the worker in constant danger of losing his job. The whole universe of production, material and cultural, public and private, is thus carried away in a vast process of precarisation, with for example the the deterritorialization of the company: hitherto linked to a nation-state or a place (Detroit or Turin for the automobile industry), this tends more and more to disassociate itself from it, with what is called the "network enterprise" which is articulated on the scale of a continent or the entire planet in connecting production segments, technological know-how, communication networks, dispersed training courses between very distant places.
Pierre Bourdieu , Counterfires, Ed. Liber Reasons to Act, Grenoble, December 1997
The Demolition of Robin Hood Gardens. The spectre of a dissapearing welfare state.
Ainsi, la précarité agit directement sur ceux qu'elle touche (et qu'elle met en fait hors d'état de se mobiliser) et indirectement sur tous les autres, par la crainte qu'elle suscite et qu'exploitent méthodiquement les stratégies de précarisation, comme l'introduction de la fameuse « flexibilité », - dont on aura compris qu'elle s'inspire de raisons politiques autant qu'économiques. On commence ainsi à soupçonner que la précarité est le produit non d'une fatalité économique, identifiée à la fameuse « mondialisation », mais d'une volonté politique. L'entreprise « flexible » exploite en quelque sorte délibérément une situation d'insécurité qu'elle contribue à renforcer: elle cherche à abaisser ses coûts, mais aussi à rendre possible cet abaissement en mettant le travailleur en danger permanent de perdre son travail. Tout l'univers de la production, matérielle et culturelle, publique et privée, est ainsi emporté dans un vaste processus de précarisation, avec par exemple la déterritorialisation de l’entreprise : liée jusque là à un État-nation ou à un lieu (Détroit ou Turin pour l'automobile), celle-ci tend de plus en plus à s'en dissocier, avec ce que l'on appelle l'«entreprise réseau» qui s'articule à l'échelle d'un continent ou de la planète entière en connectant des segments de production, des savoirs technologiques, des réseaux de communication, des parcours de formation dispersés entre des lieux très éloignés.
Thus, precariousness acts directly on those it touches (and which in fact makes it impossible to mobilize) and indirectly on all other, by the fear it arouses and methodically exploits casualization strategies , such as the introduction of the famous " flexibility ', - which will have been understood to be inspired by political as well as economic reasons. We begin to suspect that the Precariousness is not the product of an economic inevitability, identified with the famous "globalization", but of a political will. The company flexible "deliberately exploits a situation of insecurity that it helps to strengthen: it seeks to lower its costs, but also to make this lowering possible by putting the worker in constant danger of losing his job. The whole universe of production, material and cultural, public and private, is thus carried away in a vast process of precarisation, with for example the the deterritorialization of the company: hitherto linked to a nation-state or a place (Detroit or Turin for the automobile industry), this tends more and more to disassociate itself from it, with what is called the "network enterprise" which is articulated on the scale of a continent or the entire planet in connecting production segments, technological know-how, communication networks, dispersed training courses between very distant places.
Pierre Bourdieu , Counterfires, Ed. Liber Reasons to Act, Grenoble, December 1997
The Demolition of Robin Hood Gardens. The spectre of a dissapearing welfare state.